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L’EMDR pour animaux : une approche douce pour guérir les traumatismes

Comme les humains, les animaux peuvent souffrir de traumatismes. L’EMDR, une méthode thérapeutique reconnue, peut les aider à s’en libérer.

L’EMDR, ou Eye Movement Desensitization and Reprocessing (Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires), est une thérapie officiellement reconnue dans le traitement des traumatismes psychiques chez l’humain. Développée en 1987 par la psychologue Francine Shapiro, elle est validée aujourd’hui par l’INSERM, la Haute Autorité de Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé.

Elle repose sur un mécanisme naturel que nous partageons avec tous les mammifères : le Traitement Adaptatif de l’Information (TAI).
Ce système agit comme une sorte de “nettoyeur émotionnel” : il permet de transformer des événements douloureux en souvenirs neutres, notamment lors des phases de sommeil paradoxal.

Mais ce système peut se bloquer à la suite d’un événement perçu comme extrêmement stressant ou effrayant, laissant l’animal en “boucle” émotionnelle sur une situation passée. C’est là qu’intervient l’EMDR.

Chez les animaux, comme chez les humains, un traumatisme peut naître d’une expérience vécue comme insupportable sur le moment. Tous les éléments sensoriels présents à cet instant (sons, images, odeurs, sensations tactiles, mouvements…) peuvent alors rester mémorisés ensemble, comme fossilisés dans le cerveau.

Ce souvenir figé forme ce qu’on appelle un réseau mnésique dysfonctionnel. Des mois ou même des années plus tard, il suffit qu’un détail similaire réapparaisse — un bruit, une forme, une vibration — pour que l’animal revive exactement les mêmes sensations de peur ou de panique. Ce qui semble anodin pour nous peut ainsi déclencher chez lui une réaction démesurée… mais tout à fait cohérente du point de vue de son vécu.

Ce mécanisme ne nécessite pas forcément que l’animal ait été directement victime. Grâce aux neurones miroirs, tous les mammifères sont capables de ressentir intensément une situation vécue par un autre, comme s’ils y avaient participé.
Une scène violente, un accident ou un abandon vécu par un congénère peut donc suffire à laisser une empreinte traumatique.

En EMDR animale, on ne cherche pas à “raconter” l’histoire : on travaille avec les réactions corporelles et émotionnelles présentes, en s’appuyant sur les signaux du corps et les réactions sensorielles.

📚 En 2013, des chercheurs de l’INSERM ont confirmé l’efficacité du protocole EMDR sur des petits rongeurs, renforçant l’idée que ce processus de guérison est bien présent chez tous les mammifères.

L’EMDR appliquée aux animaux ne repose pas sur des échanges verbaux, mais sur une lecture attentive de leur langage corporel et émotionnel.

Voici les grandes étapes d’un accompagnement :

Avant tout, il faut que l’animal soit émotionnellement disponible. On installe donc une atmosphère rassurante, avec ses repères habituels, et on veille à ce qu’il soit dans une fenêtre de tolérance émotionnelle.

Grâce à l’observation et aux interactions, on repère les éléments qui provoquent des réactions disproportionnées (bruits, objets, gestes, odeurs, etc.).

Par des stimulations douces (visuelles, tactiles ou auditives), on aide l’animal à retraiter les informations figées, et à désensibiliser progressivement les déclencheurs.

Les séances permettent à l’animal de retrouver un état d’équilibre. Il devient plus serein, moins réactif, et adopte des comportements plus adaptés.

L’EMDR est particulièrement adaptée aux traumatismes précis, dont les déclencheurs sont identifiables et reproductibles de manière progressive et contrôlée. Par exemple :

  • Peurs déclenchées par certains objets ou sons (aspirateurs, vélos, voitures…)
  • Réactions incontrôlables dans des lieux ou contextes spécifiques
  • Stress post-abandon ou après un événement violent
  • Hypervigilance ou panique sans cause apparente, mais liée à un réseau sensoriel figé

⚠️ L’EMDR ne fonctionne pas dans toutes les situations.
Pour qu’elle soit efficace, il faut pouvoir exposer progressivement l’animal aux déclencheurs, en agissant sur les modalités sensorielles (vue, ouïe, toucher, etc.). Ce n’est pas possible, par exemple, avec les orages.

Dans ces cas, on utilisera plutôt une approche de gestion du stress en situation réelle (EMD), avec un accompagnement du maître pendant l’événement.

L’EMDR pour animaux n’est pas une “thérapie miracle”, mais un outil précieux dans les mains de praticiens formés, respectueux du rythme de l’animal.
Elle offre une chance réelle de libération émotionnelle, en reconnectant l’animal à un présent apaisé.
Parce qu’un animal plus calme, plus sûr, c’est aussi une relation maître-compagnon plus harmonieuse 💛

Pour en savoir plus : https://youtu.be/Ix0xjZHtmZ8

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